L’ultime atome : de Démocrite au Boson de Higgs et au-delà

Le 11 Mars 2015
20h30, Agora des savoirs, Centre Rabelais, Montpellier

Heinz Wismann et Étienne Klein

Forgé au Ve siècle avant notre ère dans une bourgade de la Mer Noire, aux confins du monde grec, le concept d’atome n’évoque d’abord qu’une idée, celle de l’indivisibilité. Mais au terme d'une suite de réinterprétations sur ce qu'il représente, une tradition s’est établie, qui fait des atomistes anciens les précurseurs des matérialistes modernes.
Or la physique moderne, dans un mouvement inverse, n’a eu de cesse de déconstruire le matérialisme corpusculaire en vogue au XIXe siècle, pour rejoindre, par les voies qui lui sont propres, les intuitions radicales de l’atomisme premier. Ainsi, l’atome physique, découvert au début du XXe siècle n’est pas insécable. Il contient des particules quantiques qui, loin d’être des objets corpusculaires, semblent, elles, correspondre à la définition initiale de l’atome. La découverte récente du boson de Higgs va en tout cas dans le sens de cette hypothèse.
En conjuguant leurs compétences, le physicien Étienne Klein et le philosophe Heinz Wismann reconstruisent, non sans bousculer nombre de certitudes admises, l’histoire d’une idée fondatrice, qui témoigne du lien intime entre la pensée scientifique et la pensée tout court.

Heinz Wismann est directeur d'études à l'EHESS et a travaillé principalement sur la pensée antique, la postérité du criticisme kantien et la théorie de la connaissance historique. Parmi ses ouvrages, Penser entre les langues, Albin Michel, 2012.
Étienne Klein dirige le laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et enseigne à l'École centrale. Il est notamment l’auteur de Les tactiques de Chronos, Flammarion, 2009, En cherchant Majorama : le physicien absolu, édition des Équateurs, 2013, et Allons-nous liquider la science ? Galilée et les Indiens, Flammarion, 2013.